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Soyez les bienvenus : je suis étonné et ravi de vous voir si nombreux, de reconnaître parmi vous de très anciens amis et aussi beaucoup de nouveaux visages, témoins du souci de Serge de faire du bien autour de lui et d’aider tous ceux auxquels il pouvait être utile…

Serge est né le 12 janvier 1927 à Winterslag où son père était ingénieur des mines, le troisième d’une fratrie de dix. C’était un garçon remuant et j’avais de la peine à lui faire respecter mon autorité de frère aîné, d’où nos fréquentes bagarres arbitrées par Mademoiselle Picard.

En 1939, il est entré au collège de St-André, à Zevenkerke, mais bientôt la guerre a obligé toute la famille à se réfugier à Thourout et à Bruges. Papa et moi-même sommes partis en France et Serge s’est retrouvé le fils aîné ! Le retour à Winterslag en juin 1940 a été rocambolesque. Puis le collège a été occupé par les Allemands et déplacé à Bellem. Serge y a développé ses qualités littéraires et de ferventes amitiés dont votre présence ici est la preuve.

Après la libération, Serge, sorti de rhétorique, et moi-même nous sommes engagés comme volontaires de guerre au 9me Bataillon de Fusiliers. Nous avons appris pendant quelques mois à marcher au pas et gardé des prisonniers, mais quand nous sommes arrivés au « front » (en Hollande) le 8 mai 1945, les Allemands ont capitulé ! Nous avons été démobilisés en septembre 1945 et Serge a fait ses études de droit et d’économie à Namur d’abord, puis à Louvain, où dans le cadre motivant de Karel de Goede, il a retrouvé pas mal d’anciens amis de St-André. Entre-temps, il a suivi à l’École d’Infanterie d’Arlon, une formation d’Officier de Réserve, destinée aux anciens volontaires.

En 1954, Serge est parti pour le Congo pour y faire, dans le cadre du Plan Décennal, des enquêtes sur le mode de vie des populations locales, à Léopoldville (et même à Luluabourg, Stanleyville…). Mais il a consacré beaucoup de temps et d’énergie à animer les clubs de football pour les élèves des missions (non sans devoir affronter parfois des bagarres avec le public excité) et à organiser des réunions avec des « évolués » dont certains sont venus nous visiter en Belgique ! Son service au Plan Décennal a été interrompu par un stage de quelques mois à Paris pour suivre une formation en statistiques.

Pendant toute cette période, Serge écrivait fidèlement et avec talent de longues lettres hebdomadaires qui constituent une documentation passionnante sur la fin de la période coloniale.

En 1959, l’imminence de l’indépendance a suscité pas mal d’excitation et Serge, comme Officier de Réserve, a été mobilisé dans la Force Publique : lors de la proclamation de l’indépendance, il se trouvait isolé dans la brousse et a dû remettre son commandement à des sous-officiers congolais et rentrer en Belgique.

Peu après, il est reparti pour le Congo comme assistant à l’Université de Lovanium où il a œuvré pendant une dizaine d’années. Il est bien sûr revenu plusieurs fois en Belgique, retrouvant sa famille à Uitbergen, s’est marié en 1963 avec Michèle qui l’a accompagné à Kinshasa avec leurs trois enfants Gilles, Caroline et Sibylle.

Revenu en Belgique, Serge a refait une carrière aux Comptes Chèques Postaux. Mais il s’est intégré dans plusieurs organisations d’aide sociale, en particulier dans Espoir et Sourire. Et c’est ce qui explique la présence ici de tant de visages sympathiques et désolés.

Adieu, Serge. Merci pour l’exemple que tu as donné, et pour la sérénité, l’humour, la bonne humeur que tu as fait rayonner.